Laval, le 23 mai 2025 – La laïcité doit s’appliquer à l’État et non s’imposer à la société. C’est ce que les évêques catholiques du Québec souhaitent notamment faire valoir dans un mémoire déposé dans le cadre des consultations du Comité d’étude sur le respect des principes de la Loi sur la laïcité de l’État et sur les influences religieuses. Dans ce document qui regroupe quatre recommandations, les évêques joignent leurs voix à celles des leaders et représentants de six autres communautés de foi actives au Québec.
Les recommandations émises par notre coalition visent à favoriser le dialogue entre le gouvernement et les citoyennes et citoyens croyants. Les communautés de foi soutiennent la laïcité de l’État, mais souhaitent être traitées comme des partenaires de sa mise en oeuvre plutôt que comme des obstacles. Les cosignataires sont d’avis que consulter les communautés avant de proposer des modifications législatives qui les affecteront permettra une meilleure adhésion à la laïcité.
« Nous croyons que la laïcité est un projet collectif et ne doit pas devenir la chasse-gardée des militants anti-religieux. La contribution des communautés de foi de la province est essentielle dans la construction du modèle québécois de la laïcité de l’État », indique Mgr Pierre Murray, C.S.S., porte-parole de la coalition et secrétaire général de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec.
La coalition recommande aussi la création d’un Observatoire indépendant sur la laïcité. Celui-ci recueillerait les avis de la population et fournirait des informations sur les exigences de la laïcité de l’État. De plus, nous croyons important que le gouvernement développe une interprétation raisonnable et prévisible des principes de séparation et de neutralité, afin de mieux outiller les personnes employées par l’État et l’ensemble des citoyennes et citoyens. Plusieurs événements récents montrent que l’interprétation de ces principes demeure incertaine.
Nous recommandons enfin que le gouvernement mette en place des initiatives d’information et de sensibilisation pour protéger la liberté de religion et pour contrer la discrimination sur la base de croyances, de pratiques et d’appartenances religieuses.
« Les signataires de ce mémoire croient en un vivre-ensemble harmonieux et souhaitent que l’apport positif et important des religions à la société soit reconnu. Quand on sait que la vaste majorité des personnes croyantes cherchent à vivre de leur mieux l’amour du prochain, l’entraide, la solidarité et la charité, nous considérons qu’il est aussi possible qu’une influence religieuse soit positive », ajoute Mgr Murray.