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Historique

Origine du diocèse de Joliette

La première chapelle succursale bâtie au devant de l’évêché actuel sur le compte de Barthélemy Joliette vers 1843.
Source : Société d’histoire de Joliette

D’emblée nous pouvons affirmer que le diocèse de Joliette est né du démembrement de celui de Montréal. Mais la création d’un diocèse est affaire de temps, de vision et de volonté. Celle du diocèse de Joliette remonte à l’époque de Barthélemy Joliette, fondateur du Village d’Industrie, ce pôle de développement stratégique qui devait devenir la Ville de Joliette. Monsieur Joliette passe à l’histoire comme politicien mais surtout comme entrepreneur. Il prend en charge la gestion de la seigneurie de Lavaltrie que lui laisse la famille de son épouse : Charlotte Tarieu de Lanaudière. Valorisant l’exploitation du bois et la force hydraulique de la rivière L’Assomption, Barthélemy Joliette érige un ensemble de moulins à l’extrémité nord-est de ce domaine dès 1823. Mais Joliette sait qu’un village ne peut se développer sans chapelle. Dès 1825, l’entrepreneur réclame un temple pour le village d’Industrie. Le curé de Saint-Paul de Joliette s’y oppose. En 1830, Joliette formule une nouvelle demande qui est rejetée. En 1841, Mgr Bourget répond favorablement à une nouvelle requête de Barthélemy Joliette et de citoyens pour l’érection d’une chapelle succursale qui est désignée sous le vocable de Saint-Charles-Borromée.

En octobre 1842, Joliette prépare une autre requête pour obtenir une nouvelle paroisse desservie par la nouvelle église. La nouvelle paroisse sera érigée canoniquement le 23 décembre 1843 et Antoine Manseau (1787-1866) en est nommé curé. Il est intéressant de noter que notre curé Manseau, tout comme Monsieur Joliette, avait entrevu la possibilité dès cette époque de la division de la partie nord du diocèse de Montréal et de l’installation au village d’Industrie du siège d’un nouveau diocèse. Mais pour l’heure, les autorités de L’Assomption, bourg voisin d’importance, partageaient les mêmes aspirations. En 1852, les autorités religieuses de ce dernier village, conscients du prestige dont jouissait notamment leur collège d’enseignement classique, font parvenir à l’évêque de Montréal une requête en ce sens. Mgr Bourget trouve cependant le projet de L’Assomption prématuré. Entre le village d’Industrie et celui de L’Assomption se dresse dès lors une réelle rivalité. Le temps passe mais des réaménagements territoriaux sont toujours à prévoir à l’égard de l’immense diocèse de Montréal.

Le 15 octobre 1863 le village d’Industrie est incorporé sous le nom de ville de Joliette. En 1867, la paroisse Saint-Charles-Borromée compte environ 3 500 âmes. Il faut penser à ériger une nouvelle église. Sa construction, sous la gouverne de l’entrepreneur Martin Dangeville Dostaler, débute en 1887. En cette même année L’Assomption d’une part et le Père Cyrille Beaudry, supérieur du collège Joliette, d’autre part, présentèrent chacun un mémoire à l’archevêque de Montréal pour la création de diocèse ayant pour centre leur cité respective. La rivalité se poursuit. Par ailleurs, la nouvelle église du Joliette s’embellie chaque jour : plusieurs difficultés feront toutefois retarder les travaux de sa construction dont le sol instable sur lequel repose le bâtiment et la façade. En 1894, on décide de démolir les tours de façade et de les reconstruire. Pour orner les plafonds de l’église, on fait appel à Ozias Leduc. En 1898, on peut dire qu’avec son haut clocher de plus de 65 mètres et ses dorures, le temple est un imposant joyau. Une loi privée adoptée en 1902 autorise la constitution d’une fabrique pour la paroisse de Saint-Charles-Borromée. Cependant, une clause stipule que si on érige un évêché à Joliette, l’évêque des lieux reprendra la pleine propriété de ces biens et sa gestion. 

C’est ce qui se produit en 1904 alors que Joliette devient finalement le siège d’un nouvel évêché! 

En effet, après avoir évalué positivement une nouvelle requête des habitants de la Ville de Joliette et de la paroisse Saint-Charles-Borromée, Mgr Paul Bruchési, archevêque de Montréal, se rend à Rome à l’automne 1902 pour présenter le projet de diocèse en faveur de Joliette. Son mémoire et sa lettre-supplique en témoignent. En décembre 1902, Mgr Bruchési présente à Rome un mémoire officiel au préfet de la Sacrée Congrégation de la Propagande exposant les avantages de la création du diocèse de Joliette. Le 27 janvier 1904, par l’entremise d’un bref apostolique, le Pape Pie X procéde à l’érection du diocèse tant convoité. Joliette, alors jeune capitale régionale de 4 000 âmes et chef-lieu d’un district judiciaire de plus de 60 000 habitants, accueille en liesse un nouvel évêque : Monseigneur Joseph-Alfred Archambault (1859-1913). Le nouveau diocèse compte 40 paroisses et une mission réparties dans les comtés de Joliette, Berthier et Montcalm, ainsi que 4 paroisses du comté de L’Assomption : L’Épiphanie, Mascouche, Saint-Lin et Saint-Roch-de-L’Achigan. Près de 100 000 personnes étaient visés. C’est ainsi que l’immense église paroissiale de Joliette devint cathédrale pour le diocèse et qu’elle recevra la cathèdre ou siège de l’évêque et une réplique de la statue de Saint-Pierre. Quant au presbytère attenant au temple, celui-là même que le Père Pascal Drogue Lajoie (1826-1919) avait fait ériger en 1880 selon les plans du Père Joseph Michaud (1822-1902), il est agrandi en 1906 pour servir d’évêché. Sa façade et son intérieur seront remodelés en 1953 sous Monseigneur Joseph-Arthur Papineau.

Source: Société d’histoire de Joliette