Le 31 mars, Jour de la Résurrection, commencera une nouvelle étape dans la vie du père abbé André Barbeau. Moine cistercien-trappiste depuis 48 ans, celui qui a été père abbé à l’Abbaye Notre-Dame d’Aiguebelle, en France, puis à l’Abbaye d’Oka, devenu en 2008 l’Abbaye Val Notre-Dame de Saint-Jean-de-Matha, prendra une retraite bien méritée. « Je ne pouvais pas rêver d’un plus beau jour pour commencer quelque chose de nouveau » mentionne le père André dont la devise était Les aimer pour qu’ils s’aiment.
André Barbeau est entré au prieuré de Mistassini comme stagiaire en 1976 et il a prononcé ses vœux en 1982 après de longues études de philosophie et de théologie, y compris une thèse sur Heidegger. « Je suis né en 1950; je ne viens pas d’une famille pratiquante, mais j’avais un désir de me donner radicalement à Dieu. Je ne me sentais pas attiré par le clergé diocésain. Je recherchais l’absolu. »
Le « bel équilibre » des cisterciens l’attirait, l’alliance entre la recherche intellectuelle et le travail manuel. Sitôt admis à la trappe d’Oka, où la communauté avait son grand monastère jusqu’en 2008, le jeune moine intello a été affecté à l’étable. « Je suis né à Notre-Dame-de-Grâce, j’avais passé huit ans à l’université et je n’avais jamais vu une vache de près quand le père abbé m’a affecté aux soins du troupeau, qui comptait 180 têtes. Le récit de ma première journée de travail ferait un bon film comique. »
Le père abbé, au cours d’une entrevue, avait mentionné que la théologie cistercienne de la vie mystique repose sur l’humilité, « une vertu par laquelle l’homme devient méprisable à ses propres yeux en raison de ce qu’il se connaît mieux », selon la formule du pilier de l’ordre Bernard de Clairvaux, du XIe siècle. Cette sagesse lucide s’obtient par le retour sur soi, pour y retrouver en même temps la possibilité de faire le mal librement et la miséricordieuse et charitable capacité de pardonner.
Depuis son arrivée dans notre diocèse, le père abbé a côtoyé trois évêques. C’est d’abord Mgr Gilles Lussier qui a eu le bonheur de l’accueillir avec notre communauté le 28 février 2009, au cours d’une célébration toute spéciale tenue en la cathédrale de Joliette. Mgr Raymond Poisson et l’évêque actuel Mgr Louis Corriveau ont par la suite établi des liens importants avec Dom André Barbeau. Aujourd’hui les trois évêques reconnaissent ses grandes et nombreuses qualités dont son accueil fraternel. Ils s’unissent pour lui offrir des vœux de paix, de santé et de repos pour les années à venir.
