Voyageons un peu dans le temps. À l’automne 1863, par un beau dimanche matin. La messe est terminée et les Didaciennes et Didaciens sont rassemblés devant les portes de la chapelle pour écouter le discours d’un des marguilliers de la paroisse : « Oyez ! Oyez ! Paroissiens et Paroissiennes, depuis plusieurs années vous vous plaigniez de la petitesse de notre chapelle qui ne répond plus aux besoins du culte. Maintes fois, vous avez réclamez l’agrandissement de celle-ci ou la construction d’une nouvelle église. Mgr l’Évêque des Trois-Rivières et nous, marguilliers du village, vous avons entendus.
162 ans plus tard, le dimanche 28 septembre, une nouvelle page d’histoire s’est tournée dans la petite municipalité de Saint-Didace avec cette fois la fermeture de cette petite église en bois construite au sommet d’une colline. Érigée de 1863 à 1864 pour remplacer une chapelle devenue trop petite, l’église a été ouverte au culte à Noël 1864. C’est M. Edouard Hamelin, un marchand de bois et entrepreneur de Saint-Barthélemy qui avait obtenu le contrat de construction. Elle fait aujourd’hui partie de la paroisse Saint-David et est située non loin de Saint-Gabriel-de-Brandon.
La fermeture de l’église a été précédée par une célébration toute spéciale présidée par l’évêque de notre diocèse, Mgr Louis Corriveau, en présence du curé Luc Beaudoin, de l’animateur de cette région pastorale, Paul-André Desrosiers, du diacre permanent Michel Godin et de nombreux collaborateurs et collaboratrices de la paroisse. Au terme de la célébration on a retiré et enterré les pierres sacrées contenant une relique de Saint-Didace.

Qui est saint Didace
Saint Didace naquit en Espagne, au commencement du XVe siècle. Après une enfance remarquable par sa piété, il se retira quelques années avec un saint prêtre, dans un petit ermitage, où il s’adonna complètement à la pénitence et à la contemplation. Quand il entra plus tard dans l’Ordre de Saint-François, il était déjà de taille à donner l’exemple aux plus parfaits.
Il avait une charité toute spéciale pour les malades. Son cœur, selon un historien, était un hôpital bien plus vaste que les établissements bâtis par les papes et les rois pour recevoir toutes les misères humaines. Il y recevait tout le monde, et il n’y avait point de malades qu’il ne secourût avec un empressement admirable, si l’obéissance le permettait. Jamais leur mauvaise humeur ni l’infection de leurs plaies ne le rebutaient; plus d’une fois on l’a vu baiser avec respect les pus dégoutants ulcères.
Saint Didace demanda par aumône l’habit le plus pauvre et la corde la plus usée du couvent. Avant de mourir il tenait dans ses mains un grand crucifix et ses dernières paroles furent : « Ô douce croix, ô aimables clous ! »

Remerciements
La dernière célébration eucharistique du 28 septembre a permis d’adresser plusieurs remerciements. Exprimant une profonde et sincère gratitude à l’endroits des nombreux bénévoles qui ont permis à l’église de demeurer ouverte le plus longtemps possible, on a remercié dans un message livré à la fin de la messe des remerciements au curé Luc Beaudoin, aux célébrants Félix Roberge et Claude Sauvageau, au diacre permanent Michel Godin. « Nous sommes conscients du temps, de l’énergie, de l’engagement et de l’amour que vous avez généreusement consacrés à la communauté au fil des ans »
Avec une église qui ferme définitivement ses portes aux célébrations religieuses, on souhaite maintenant que les liens qui ont été tissés durant toutes ces années pourront perdurer.